NOTRE DAME DE BOULOGNE

Publié le par durandal-info

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"Vers l'an 636,  au temps de Dagobert, St Omer était évêque de notre région. Vers la tombée du jour, le peuple de Boulogne était rassemblé dans une chapelle  couverte de joncs et de genêts, située dans la partie haute de la ville lorsque la Mère de Dieu apparut et dit aux fidèles de se rendre au rivage où les attendait une visite merveilleuse. Ils coururent vers le lieu désigné, et trouvèrent une barque sans voile, sans rames et sans matelots, sur laquelle était posée une Vierge en bois, d’environ 1m de hauteur, tenant l’enfant Jésus sur son bras gauche. Tout ceci répandait une lumière extraordinaire, une impression de paix, de calme, de bonheur.   

    Elle  fut transportée avec respect dans la petite chapelle. 

   

    Vers 1100, la Comtesse Ide, de Boulogne, qui deviendra Ste Ide, fait construire une église romane. Les travaux durent 200 ans et un chœur gothique termine l’ensemble au début du XVI s.    

   Ste Ide eut de nombreux enfants, dont Godefroy de Bouillon, qui, lors de la 1ère croisade, s’empare de Jérusalem en 1099. Ses soldats le proclament roi de la ville, mais il refuse les honneurs et envoie, à Ste Ide, les couronnes qui lui avaient été offertes ainsi que de nombreuses reliques. Les couronnes servirent à orner les statues, elles avaient la forme de château fort. Les couronnes originales ont disparu lors de la révolution mais ont été refaites plus tard. Elles décorent les statues de procession.    

 

A partir du XIIe et XIIIe, les pèlerins affluent à Boulogne qui devient une étape sur le chemin de St Jacques de Compostelle. On s’arrête à Boulogne, en venant d’Angleterre ou des Pays-Bas, ou en remontant d’Espagne ou d’Italie. Il y a de nombreuses attestations de venues de pèlerins célèbres : Lanfranc, archevêque de Canterbury, St Bernard, et venant du Moyen Orient, vers 1050, l’évêque d’Antioche et celui du Mont Sinaï.- puis au XIIIe siècle, Le roi Philippe Auguste, St Louis, Henri III d’Angleterre, François 1er, et de très nombreuses guérisons survenues par l’intermédiaire de Notre Dame de Boulogne. Au XIIIe siècle, on dit que Boulogne était comme Lourdes maintenant.    

   1308, Philippe IV Le Bel marie sa fille Isabelle de France avec Edouard II d’Angleterre, en présence de 5 rois et 4 reines. A cette occasion, Philippe Le Bel fait don d’un reliquaire en or et en émail.   

 

En 1478, Louis XI, désireux de faire entrer le Comté de Boulogne dans le domaine royal, vient sans chapeau, sans épée ni éperons s’agenouiller devant la statue de Notre Dame. Il offre un cœur en or fin, et ordonne que ses successeurs, lors de leur avènement, fassent la même offrande.

    

    En 1544, malgré le courage du Mayeur Antoine Eurvin et des habitants, le roi d’Angleterre, Henri VIII, prend la ville et emporte, en plus des nombreux trésors et des orgues, la statue de Notre Dame. Puis les anglais démolissent en grande partie l’église et font un arsenal de ce qui reste debout.

6 ans après, le roi de France Henri II rachète Boulogne aux anglais qui rendent la statue de Notre Dame.   

  En 1553, l’empereur Charles Quint fait raser Thérouanne, à 20 km de Boulogne, où était l’évêché de la région. L’évêque vient résider à Boulogne et l’église devient cathédrale (siège d’un évêque).

Mais le XVIe s. est celui des guerres de religion. A Boulogne, les Huguenots s’acharnent contre la cathédrale, brisent les vitraux, brûlent les boiseries et surtout essaient de briser la statue puis de la faire brûler, en vain. Elle est finalement jetée sur un tas de fumier puis dans un puits. La femme d’un Huguenot, très pieuse, la retire secrètement du puits et la cache dans son grenier, où elle restera plus de 30 ans avant de regagner la cathédrale. Elle est en très mauvais état, mais la reprise des miracles prouve son authenticité. 

  1630, Mgr Le Bouthiller, 3e évêque de Boulogne préside la célébration du rétablissement de Notre Dame en sa maison à nouveau rebâtie.   

  Louis XIII avait écrit une ordonnance afin de faire une coupe de bois extraordinaire dans les forêts du Comté pour réunir la somme équivalente aux cœurs d’or que les précédents rois de France avaient négligé de payer à la Vierge. Louis XIV et sa mère Anne d’Autriche firent un don de 12 000 livres pour la construction d’un autel et d’une clôture de marbre pour le chœur.

 Le Duc d’Aumont (1666) fait construire un jubé (débris à la crypte). Henriette de France, le Compte de Crouy, la Duchesse de Chevreuse et beaucoup d’autres, font des dons. Louis XV offre 6 000 livres. (nombreux objets visibles dans la crypte...)

De nombreux pèlerins obtiennent des grâces et offrent des ex. votos (statue et reliques de St Benoît Labre)   

  Pendant 1 siècle la cathédrale est tranquille, mais en 1789, avec la révolution, églises et couvents sont déclarés propriétés de l’État. Le mobilier est vendu ou détruit. La statue est brûlée en 1793. La main droite, qui s’était détachée peu avant, est le seul vestige de la statue originale. (+ morceau dans un reliquaire de cuivre, sous le dôme)    

 La cathédrale sert d’arsenal, d’entrepôt puis, vendue à des trafiquants étrangers à la ville, elle est démolie et vendue pierre par pierre. La chapelle du couvent des Annonciades sert d’église aux habitants. Le calme revenu, on exécute une copie de l’antique statue brûlée en 1793. Le roi Louis XVIII, revenant d’exil en 1814, vient s’agenouiller devant elle. Cette statue possède de très beaux habits : violet pour l’Avent et le Carême, rouge pour la Pentecôte, vert pour le temps qui suit la Pentecôte etc...    

   Vers 1820, un jeune prêtre originaire du boulonnais, Benoît Agathon Haffreingue, professeur dans un collège proche de la cathédrale, passant devant ses murs en ruines, sent comme un appel pour les relever. Avec de l’argent donné par sa famille, il achète le terrain et les débris de la cathédrale et construit une petite chapelle pour son collège. Un généreux donateur lui remet une somme de 48.000 F, doublée quelques mois plus tard. Il bâtit alors, devant la chapelle, une rotonde devant servir de chœur. A partir de ce moment, l’opinion publique se mobilise et des fonds arrivent de toute la France et même d’Angleterre. 

  Les pèlerinages reprennent. Les pèlerins viennent tout d’abord du boulonnais, puis d’Abbeville, Amiens, de Belgique et d’Angleterre. Les dons continuent d’affluer. L’Empereur Napoléon III fait un don de 1 000F et remet la Légion d’Honneur à l’abbé Haffreingue. Une Dame anglaise fait don de l’autel de la chapelle axiale. 

  Le don le plus remarquable est le maître autel, offrande royale des Princes Torlonia, réalisé avec 147 sortes de marbres différents, venus de tous les pays du monde. Il a coûté, en 1860 un demi million de francs et les artistes romains y travaillèrent plus de 10 ans. 

 L’abbé Haffreingue passera sa vie à reconstruire la cathédrale, dont il en sera lui-même l’architecte en s’inspirant de St Paul de Londres et des grandes basiliques romaines. Son chantier occupa 160 ouvriers auxquels il se mêlait volontiers. Il voulait qu’on puisse la voir d’Angleterre et qu’elle soit comme une prière permanente élevée vers le ciel pour la réunion des communautés protestantes et catholiques, en une seule église. L’Abbé Haffreingue était très modeste. A l’extérieur, devant le parvis, on peut lire au dessus du portail central " A Domino factum est " : ceci est l’œuvre du Seigneur. En 1859, le pape Pie IX le nomma " protonotaire apostolique ", il eut ainsi droit au titre de Monseigneur.  "

 

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 La statue originale a été détruite pendant la révolution de 1789.

 Il reste un fragment de la main droite conservée

 dans 2 reliquaires en forme de main. 

Publié dans surnaturel

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